Pour mieux com­prendre l’éner­gie de l’ours il nous faut repar­tir en arrière et consul­ter les clas­siques du Tao (Dao). Tchouang Tseu, l’un des célèbres patriarches du taoïsme avec Lao Tseu nous indique la méthode à suivre :

吹呴呼吸,吐故納新,熊經鳥申,為壽而已矣,此道引之士,養 形之人,彭祖壽考者之所好也。

Ins­pi­rez et expi­rez avec la bouche ouverte (Tu Na). Expul­sez l’an­cien et prendre le neuf ; pro­fi­ter de la vie comme un ours endor­mi et s’é­ti­rer et se tordre (le cou) comme un oiseau – tout ceci n’est rien d’autre qu’un désir de lon­gé­vi­té. C’est ce que les let­trés qui mani­pulent leur souffle (Qi Gong) et les hommes qui se nour­rissent (Yang Sheng) essayent d’at­teindre comme Peng Zu  (彭祖, « Ancêtre Peng ») avant eux.

L’histoire du Qi Gong de l’ours

Le mou­ve­ment de l’ours a une longue his­toire et remonte à la nuit des temps (période cha­ma­nique du Qi Gong). On retrouve des traces de cet ensei­gne­ment à tra­vers toutes les tra­di­tions, tant asia­tiques qu’oc­ci­den­tales (chez les Celtes).

En Chine, c’est Cheng Man-Ch’ing, célèbre maître de Tai Chi Chuan, qui a ravi­vé cette pra­tique dans les années 50. A l’o­ri­gine, ce Qi Gong a été conçu par le fameux méde­cin taoïste Hua Tuo 华佗 (110–207) durant l’é­poque des Han pos­té­rieurs. Il est com­po­sé de 5 mou­ve­ments ou Jeu dit des 5 ani­maux. Selon Cheng Man-Ch’ing, cette pra­tique s’est per­due et la plu­part des cou­rants contem­po­rains qui enseignent les 5 ani­maux sont d’une concep­tion plus récente.

Hua Tuo et les 5 animaux

Selon Hua Tuo, le plus grand et simple secret pour une vie en bonne san­té est de pra­ti­quer le mou­ve­ment cor­rec­te­ment. Comme le gond d’une porte ne rouille­ra pas si la porte est uti­li­sée régu­liè­re­ment ; les mou­ve­ments de Qi Gong vont ain­si sti­mu­ler la « lubri­fi­ca­tion interne » du corps (élé­ment Eau), en per­met­tant la sti­mu­la­tion de la cir­cu­la­tion du sang, du Qi et de la lymphe, essen­tielle pour une bonne san­té et une sen­sa­tion de bien-être.

Hua Tuo déve­lop­pa donc le Qi Gong des Cinq ani­maux, un sys­tème com­plet de Qi Gong thé­ra­peu­tique qui puise ses racines dans les anciennes pra­tiques chamaniques.

Les mou­ve­ments s’inspirent de la Grue, l’ours, le singe, le tigre et le cerf. Cher­chant à inté­grer la nature de l’animal à la pra­tique, plu­tôt qu’à en mimer les mou­ve­ments externes.

Chaque ani­mal ayant des indi­ca­tions thé­ra­peu­tiques pré­cises. Pour gar­der l’équilibre, les mou­ve­ments sont par­fois lents, par­fois rapides, et ren­forcent et détendent alter­na­ti­ve­ment le corps.

Les effets de ce Qi Gong sur la santé

La « magie » de cet exer­cice de Qi Gong réside dans sa sim­pli­ci­té « appa­rente ». Il en effet acces­sible à tous, ne demande pas beau­coup d’es­pace et peut se pra­ti­quer à tout âge. Il per­met entre autre :

  • Une acti­va­tion du corps éner­gé­tique (le cou­rant descendant/ascendant).
  • Une aug­men­ta­tion de l’im­mu­ni­té (via la sti­mu­la­tion ryth­mique du sys­tème lymphatique).
  • Une amé­lio­ra­tion de la cir­cu­la­tion du sang et des fluides corporels.
  • La réduc­tion du stress & de l’anxiété.
  • Une amé­lio­ra­tion toutes les pra­tiques mar­tiales et en par­ti­cu­lier le Tai Chi Chuan.

Néan­moins il faut pré­ci­ser qu’il fait appel à des connais­sances pré­cises en bio-méca­nique et éner­gé­tique chi­noise, en par­ti­cu­lier la façon dont les dif­fé­rents leviers du corps sont syn­chro­ni­sés. Il est donc pré­fé­rable de l’é­tu­dier avec un pro­fes­seur com­pé­tent ou d’a­voir des fon­da­tions solides en la matière.

Comment pratiquer le Qi Gong de l’ours ?

Ce mou­ve­ment fait par­tie d’une série com­plète qui inclut pos­ture, mudra, man­tra, res­pi­ra­tion et mouvements/marche spé­ci­fiques. Nous ensei­gne­rons cette méthode ce 15 novembre 2015 à Nantes.

Le mou­ve­ment qui est pré­sen­té dans la vidéo n’est donc qu’une par­tie de ce sys­tème mais il se suf­fit à lui-même. Il est en quelque sorte la quin­tes­sence du système.

  • Pen­dant l’exer­cice, ne jamais lais­ser les genoux dépas­ser la pointe des pieds et ni les lais­ser s’ef­fon­drer vers l’in­té­rieur (main­te­nir le « pont » Yuan Dang).
  • Fermer/ouvrir à par­tir des Kuas (pli ungui­nal) durant tout l’exercice.
  • Relâ­chez en pro­fon­deur les ten­sions de haut en bas en sui­vant cette méthode.
  • Main­te­nez les régu­la­tions de la pos­ture pen­dant l’in­té­gra­li­té de l’exercice.
  • « Jouez » à faire l’ours. C’est une pra­tique qui doit res­ter légère et plaisante.
  • Com­men­cez avec 200 répé­ti­tions par ses­sion puis aug­men­tez progressivement.
  • Une pra­tique moyenne dure 10 à 15 minutes matin et soir.

La méthode du Qi Gong de l’ours

  1. Il y a seule­ment un seul mou­ve­ment ! Tout d’a­bord, vous déca­lez le poids sur la jambe gauche. Deuxiè­me­ment, vous tour­nez votre corps sur le côté gauche en main­te­nant la connexion genou, hanche et che­ville. Plier dans les Kuas et gar­der une hau­teur constante est essentiel.
  2. Ensuite, vous inver­sez le pro­ces­sus vers l’autre jambe.
  3. Ins­pi­rez en pas­sant votre poids sur la jambe d’ap­pui et expi­rez pen­dant que vous tour­nez. Lais­sez les bras « chu­ter » sur le long du corps de façon naturelle.

Les infor­ma­tions pro­po­sées dans cet article ne se sub­sti­tuent en aucun cas à un avis médi­cal auprès des pro­fes­sion­nels de san­té com­pé­tents. Les conseils pro­di­gués le sont à titre infor­ma­tif uni­que­ment. Tous les exer­cices décrits peuvent com­por­ter des risques. Ne ten­tez pas ces exer­cices si vous avez des condi­tions phy­siques, émo­tion­nelles ou men­tales qui pour­raient vous por­ter préjudice.

https://youtu.be/WaEZMM9Gdjw

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