C’est avec un immense plai­sir que nous par­ta­geons (avec l’au­to­ri­sa­tion de la mai­son d’é­di­tion Guy Tré­da­niel) ce pre­mier extrait du livre de Maître Zhongxian Wu tra­duit en fran­çais : Le souffle vital du Dao. Dans les pro­chains mois vous pour­rez décou­vrir d’autres pas­sages que nous avons sélec­tion­nés pour vous.

La théorie

6.1 Qi – L’énergie vitale 气

6.1.1. Le thé et le Qi

Allons pré­pa­rer une autre théière de thé Gong­fu avant de par­ler du Qi 气 . Pre­nez une grande ins­pi­ra­tion et obser­vez le nou­veau thé chaud avant de le boire à petites gor­gées. Que remar­quez-vous ? Oui, vous pou­vez dire que de la vapeur ou brume s’élève de la sur­face de la théière et des tasses. Sen­tez-vous s’intensifier l’odeur du thé ? Oui, vous vous sen­tez ragaillar­dis en res­pi­rant ces volutes et cette fra­grance. En chi­nois, vapeur et fra­grance se disent tous deux Qi. La vapeur ou la brume est appe­lée Shui Qi 水 气 – Qi de l’eau – et l’odeur Xiang Qi 香 气 Qi du parfum.

Le thé nous rap­pelle que le Qi remonte au cha­ma­nisme chi­nois ances­tral. L’offrande de sacri­fices (Heng) était uti­li­sée par les anciens cha­mans pour se connec­ter aux esprits de niveau supé­rieur ou à leurs ancêtres. La brume ou la vapeur s’élevant de l’offrande sacri­fi­cielle était consi­dé­rée comme un signe de mys­tère, de connexion et de com­mu­ni­ca­tion entre le Ciel et les humains. Qi est donc lié à l’esprit et peut être tra­duit comme tel. Depuis des mil­liers d’années, le mot Qi est cou­ram­ment uti­li­sé dans la vie quo­ti­dienne des Chi­nois pour expri­mer dif­fé­rentes choses. Pre­nons un peu de temps pour l’approfondir.

6.1.2. Cinq Qi

Cinq QiDans la théo­rie du Qi Gong, le Qi est géné­ra­le­ment tra­duit par souffle ou éner­gie vitale. L’existence du Qi Uni­ver­sel est comme un rythme musi­cal. Même si nous ne pou­vons le voir, nous le sen­tons dans notre corps et notre envi­ron­ne­ment à tra­vers une connexion pro­fonde cœur/esprit. Ici encore, c’est par le biais du carac­tère écrit Qi que nous pou­vons en apprendre davantage.

En chi­nois, le mot Qi peut se trans­crire par cinq signes dif­fé­rents. Cha­cun d’eux révèle un sens sym­bo­lique de ce Qi éner­gé­tique. J’espère que l’étude des dif­fé­rents styles d’écriture uti­li­sés pour repré­sen­ter le Qi nous aide­ra à mieux com­prendre le Qi Gong et à appro­fon­dir notre développement.

Le signe le plus ancien appar­te­nant à l’Écriture de l’Oracle des Os, est simi­laire au carac­tère chi­nois Trois avec ses trois traits hori­zon­taux 三. Les traits infé­rieur et supé­rieur ont par­fois été modi­fiés pour illus­trer le mot Qi. Il repré­sente le Qi dyna­mique entre le Ciel et la Terre, avec ses formes de nuages et de vapeur dans la nature, au-des­sus et au-des­sous. C’est la source du carac­tère chi­nois moderne (Qi 三). Il désigne l’univers gor­gé de Qi.

Dans ma pra­tique du Qi Gong, j’ai appris de mes maîtres deux autres manières d’écrire le mot Qi. Toutes deux se com­posent du radi­cal Huo (Feu) à la base. Le Feu est un sym­bole de l’esprit dans le prin­cipe des Cinq Élé­ments. Il se rat­tache à une culture spi­ri­tuelle par­ti­cu­lière. L’un des cinq radi­caux mis pour Qi fut décou­vert sur une pièce de jade datant de 2 500 ans. On ne trou­ve­ra jamais ce carac­tère dans aucun dic­tion­naire chi­nois étant don­né que son sens est spé­ci­fique au cha­ma­nisme chi­nois. Il explique com­ment uti­li­ser le feu pour une réa­li­sa­tion inté­rieure et montre que cet élé­ment est indis­pen­sable pour raf­fi­ner notre Qi et amé­lio­rer sa qua­li­té. Une tech­nique détaillée de Qi Gong était gra­vée dans cette pièce de jade.

 

Cette pièce en jade est la plus ancienne documentation écrite sur le Qi-Gong jamais décou- verte jusqu’à maintenant.

L’autre radi­cal du feu lié au Qi 焄 est for­mé de la racine Wu 无 (vacui­té) en haut et de quatre points en bas. Ces quatre points réunis dési­gnent le feu. Ce carac­tère par­ti­cu­lier est éga­le­ment uti­li­sé dans le déve­lop­pe­ment inté­rieur. Il signi­fie que nous devons vider notre feu (esprit post­na­tal) pour entrer dans un état pri­mor­dial : le non-juge­ment, le Yin-Yang en harmonie.

Le carac­tère chi­nois ordi­naire repré­sen­tant le Qi 氣 est for­mé du radi­cal Mi 米 (riz) à la base. Dans la Chine ancienne, le riz était l’un des ali­ments les plus consom­més. Le carac­tère Mi mani­feste les huit direc­tions de l’univers et les sys­tèmes de mou­ve­ments éner­gé­tiques. Il repré­sente la cir­cu­la­tion du Qi entre le Ciel et la Terre. Seules, treize for­mules ont été enre­gis­trées dans le Huang­di Nei­jing, ou canon clas­sique de la méde­cine chi­noise. La soupe de riz était la pre­mière for­mule et son rôle était de ren­for­cer l’énergie. Pour­quoi le riz ? Parce qu’il pousse dans des endroits humides qui contiennent une éner­gie Yin de grande qua­li­té et qu’il a aus­si besoin de beau­coup de soleil pour recueillir l’énergie Yang. Il ne pousse pas dans toutes les régions de la Chine. Le riz est le sym­bole de la nutri­tion. L’eau est le sym­bole de la pure éner­gie Yin de la Terre ; le soleil est le sym­bole de la pure éner­gie Yang du Ciel.

6.1.3 Manifestation du Qi

Le caractère chinois ordinaire représentant le Qi est formé du radical Mi (riz) à la base.La culture tra­di­tion­nelle chi­noise est une culture Qi 气. Selon la phi­lo­so­phie clas­sique, le Qi est la sub­stance pri­mor­diale la plus fon­da­men­tale conte­nue dans l’univers. Qi est l’énergie ori­gi­nelle de l’univers et suit les lois du cos­mos en alter­nant entre les formes tan­gibles et intan­gibles. « Le pur Qi est Qi 气 (avec ici le sens approxi­ma­tif de souffle) ; le Qi dense est la matière (Zhi 質) ». Son expres­sion dans le Ciel se trouve dans les étoiles et leurs tra­jec­toires. Sur Terre, le Qi se trouve dans les mon­tagnes, les océans, l’air et toutes les formes de vie. Chez les êtres humains, le Qi se mani­feste en tant que corps phy­sique et pro­ces­sus du men­tal. Cette éner­gie vivi­fiante nous connecte au cosmos.

La notion de Qi pénètre tous les aspects de la culture chi­noise et des sciences vivantes, y com­pris la cos­mo­lo­gie, la phi­lo­so­phie, la méde­cine, la musique, la cal­li­gra­phie, la pein­ture, les arts mar­tiaux et le Qi Gong. Le phi­lo­sophe taoïste, Guan­zi (645 av. J.C.) a décrit le Qi dans son Neiye 內業(Entraînement inté­rieur) dans le poème suivant :

凡物之精 Si l’on consi­dère l’essence vitale des êtres,
此則為生 C’est ce qui leur donne la vitalité.
下生五谷 Il génère les cinq graines en-dessous.
上為列星 Il devient les étoiles filantes au-dessus.
流天地間 Lorsqu’il cir­cule entre le Ciel et la Terre,
謂之鬼神 Nous l’appelons fan­tôme ou esprit.
藏於胸中 Lorsqu’il est cen­tra­li­sé dans la poitrine/cœur des humains,
謂之聖人 De tels êtres sont appe­lés sages.

La suite de cet extrait le mois pro­chain pour en savoir plus sur le Qi Gong de la tra­di­tion chamanique.

Le livre : Le souffle vital du Dao

Qi Gong du Tigre du chamanisme chinois

Le souffle vital du DaoQi Gong du Tigre du cha­ma­nisme chi­nois, est le pre­mier livre trai­tant du Qi Gong Wu (ou Qi Gong cha­ma­nique), une forme encore très peu connue du grand public. Maître Wu pré­sente la tra­di­tion ances­trale de la sagesse chi­noise et sa culture spi­ri­tuelle dans un style prag­ma­tique, facile à com­prendre et acces­sible au débu­tant comme au pra­ti­quant de longue date. En savoir plus

Vidéo du Qi Gong du Tigre chamanique

Maître Zhongxian Wu

Maître Zhongxian Wu est né sur la rive orien­tale de la Chine dans la ville de Wen­ling, pro­vince de Zhe­jiang, où les rayons du soleil touchent d’a­bord la par­tie conti­nen­tale de la Chine. Maître Wu a com­men­cé à pra­ti­quer le Qigong et le Tai­ji à un âge pré­coce. Ins­pi­ré par les effets  immé­diats de cette pra­tique, il s’est enga­gé tout au long de sa vie à la pour­suite  des arts anciens de la culture interne.

Depuis 1972, Maître Wu s’est entiè­re­ment consa­cré à l’é­tude des arts clas­siques chi­nois – Qigong / Nei Gong, Tai­ji, arts mar­tiaux internes, la méde­cine chi­noise, l’as­tro­lo­gie chi­noise, la cos­mo­lo­gie chi­noise, la science du Yijing, la cal­li­gra­phie chi­noise, la musique chi­noise ancienne – en étu­diant avec cer­tains des meilleurs ensei­gnants de ces domaines.

Il a fon­dé Blue Willow mon­dial Hea­ling Cen­ter et Qin­jian Aka­de­min 琴 劍 研究院 avec son épouse Karin Tay­lor Wu, pour pré­ser­ver les arts anciens de méde­cine chi­noise et d’autres tra­di­tions de sagesse clas­sique chi­noise. Maître Wu est un four­nis­seur PDA NCCAOM (Natio­nal Cer­ti­fi­ca­tion Com­mi­sion for Acu­punc­ture and Orien­tal Medi­cine Pro­fes­sio­nal Deve­lop­ment Activity).

Maître Wu est le déten­teur de la lignée de quatre écoles de Qigong et d” arts martiaux :

  • 18ème géné­ra­tion – Mt WuDang Qigong de la Porte du Dra­gon (Wudang Long­men Pai 武当龙门派)
  • 8ème géné­ra­tion – Mont Emei Qigong cha­ma­nique (Emei Zhen­gong 峨眉 真功)
  • 7ème géné­ra­tion – Famille Dai Coeur-Esprit arts mar­tial alchi­mique (Dai­Shi XinYi Quan 戴氏心意拳)
  • 12ème géné­ra­tion – Mont WuDang Tai­ji style  (WuDan­gHe­Shi Tai­ji 武当和氏太极)

En savoir plus sur Maître Zhongxian Wu.

Signature et conférence sur le Qi Gong chamanique chinois

La librai­rie L’Autre Rive (Nantes) orga­nise à cette occa­sion une soi­rée avec Maître Zhongxian Wu le 29 mai 2015 :  confé­rence sur le sujet du Qi Gong cha­ma­nique dit Wu, signa­ture de son livre « Le souffle Vital du Dao » et démons­tra­tions de Maître Zhongxian Wu.

Tarif : 10 €
Réduc­tion étu­diant, deman­deurs d’emploi et membres asso­cia­tion Rivages et Ate­lier Quié­tude, 6 €
Lieu : Manu­fac­ture des tabacs, salle de confé­rence au 2ème étage, 10 Bou­le­vard de Sta­lin­grad, Nantes.
Réser­va­tion à la librai­rie L’AUTRE RIVE, 21 rue de la Paix, Nantes

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