Points essentiels
Le Yi Jin Jing, connu pour ses étirements et postures statiques, vise à fortifier les muscles et les tendons, tout en améliorant la circulation du Qi. Son origine remonte à Da Mo, aussi connu sous le nom de Bodhidharma, qui a contribué à la diffusion du bouddhisme mahāyāna en Chine.
Le Yi Jin Jing est une pratique centrée sur des étirements profonds des tissus et des méridiens, comprenant des postures statiques et des mobilisations spécifiques. Cette méthode de Qi Gong vise à libérer les toxines accumulées dans les tendons et le sang. Elle alterne entre fortes tensions isométriques et relaxation totale, en mettant l'accent sur une respiration inversée. Très tonifiants, les exercices de Yi Jin Jing développent la force musculaire et redonnent de la vitalité. Attention toutefois, il est déconseillé pour certaines personnes, notamment les femmes enceintes ou les hypertendus.
Repères historiques

Da Mo, dont le premier nom était Chadili, est aussi connu sous le nom de Bodhidharma. C’était le prince d’une petite tribu du sud de l’Inde. D’après le peu de fragments historiques connus, il serait né autour de 483 après J.-C. En ce temps-là, l’Inde était considérée par les Chinois comme un centre spirituel, puisqu’elle était la source du bouddhisme. Celui-ci prenant une importance grandissante en Chine à cette époque. De nombreux empereurs chinois envoyaient alors des prêtres en Inde, pour y apprendre le bouddhisme et en rapporter des textes sacrés. Ils invitaient également des prêtres indiens, Da Mo fut l’un d’eux.
Il est considéré par beaucoup comme un bodhisattva (un être éveillé), ayant renoncé au nirvana pour sauver les autres.
Brièvement, le bouddhisme est basé sur la croyance que Gautama, le Bouddha, atteignit le nirvana (état de libération des cycles de vie et de mort) et enseigna comment atteindre cet état. Les bouddhistes sont divisés en trois principaux courants (San Sheng, ou les trois véhicules), pratiquant des versions différentes des enseignements du Bouddha.
- Le premier courant est le Mahayana ou Da Sheng (le Grand véhicule : le plus connu en Occident), qui inclut le bouddhisme tibétain et le Chan ou bouddhisme zen.
- Le second, Praktika ou Zhong Sheng (la voie du milieu), qui est le bouddhisme en action, est plutôt pratiqué par des enseignants errants.
- Le troisième, Hinayana ou Xiao Sheng (le Petit Véhicule), est généralement pratiqué par des moines ascétiques recherchant un éveil personnel.
Da Mo faisait partie de l’école Mahayana. Il vint en Chine en l’an 526 ou 527 de notre ère, sous le règne de l’empereur Liang Wu (dynastie Liang). Il visita tout d’abord le temple de Guang Xiao, dans la province de Canton, invité par le gouverneur de la ville, qui le recommanda ensuite à l’empereur. Mais celui-ci n’adhéra pas à son enseignement et Damo continua son voyage jusqu’au temple de Shaolin, dans la province du Henan. Il y passa le reste de sa vie.
Le temple de Shaolin fut construit autour de l’an 400, sur le pic de Shao Shi, dans les montagnes Song (province du Henan), sur ordre de l’empereur Wei. Au début, les moines n’y pratiquaient pas les arts martiaux.
Quand Da Mo arriva, il vit que les moines étaient généralement en mauvaise condition physique, car faisant peu d’exercice. Inquiet de cette situation, il se retira pour méditer sur ce problème et passa neuf ans retiré dans une grotte. Il transmit deux livres : le Yi Jin Jing (le classique de transformation des muscles et des tendons) et le Xi Sui Jing (le classique de nettoyage des moelles). Après cette longue retraite, il continua à vivre au temple de Shaolin jusqu’à sa mort, en l’an 540, âgé de 57 ans.
Depuis plus de 14 siècles, les moines de Shaolin s’entrainent en utilisant les exercices de Wai Dan initiés par Da Mo. Longtemps gardés secrets, ce n’est qu’au 20ᵉ siècle qu’ils sont devenus populaires et pratiqués par le peuple chinois. En effet, ils sont faciles et peuvent être pratiqués même avec peu de temps. Les moines les utilisent non seulement pour faire circuler le Qi et améliorer leur santé, mais aussi pour développer leur force interne en concentrant le Qi sur les muscles appropriés.
Les principes du Yi Jin Jing
Le Yì Jīn Jīng est une pratique essentielle du Nei Gong. Elle est composée d’étirements profonds des tissus (muscles/tendons/ligaments) et des méridiens d’acupuncture. Cette méthode de Qi Gong possède des postures statiques, des mobilisations spécifiques qui permettent de libérer les toxines (stress, douleur, etc.) stockées dans les tendons et le sang.
Le Yi Jin Jing (face Yang de ce cycle d’entraînement) est accompagné de la méthode de nettoyage des moelles : Xi Sui Jing (facette Yin) à un plus haut niveau.
Chaque exercice travaille à partir de postures alternant fortes tensions isométriques et relaxation totale des tissus. Les temps de tension sont liés aux muscles profonds de l’abdomen, avec une respiration inversée lente et profonde. La contraction de tout le corps ayant son apogée au niveau d’une « porte d'énergie » (Tian). Ceci propulse le sang et le Qi vers le point concerné, et renforce ainsi petit à petit la porte ciblée.
Les bienfaits du Yi Jin Jing
Il existe de nombreuses versions des Yi jin jing. Chaque set développe une grande force musculaire de l’ensemble du corps, renforce le tonus musculaire et le contrôle des tissus mous. Ils ont une action spécifique sur les tendons et ligaments de tout le corps.
Petit à petit, il permet également d’unifier l’ensemble du corps et la capacité à émettre le Qi (Fa Jin).
Contre-indications du Yi Jin Jing
Attention : le Yi Jin Jing est une forme très yang qui est contre-indiquée pour les femmes enceintes et en cas d’hypertension.