Une tradition millénaire
Discipline énergétique ancestrale, le qi gong est issu de la médecine traditionnelle chinoise. Développé depuis plusieurs milliers d’années, le qigong est profondément ancré dans la philosophie antique chinoise et plonge ses racines dans la tradition chamanique chinoise, mais aussi dans les pratiques méditatives bouddhistes et taoïstes ainsi que dans les arts martiaux internes.
Le qi gong vise à harmoniser le corps et l’esprit à travers l’énergie vitale, ou “qi”. Les exercices de qi gong ont donc pour objectif de faire circuler, harmoniser et renforcer le qi (prononcé “chi”) qui agit comme un médium pour relier le corps et la conscience, mais aussi pour réguler notre relation avec notre environnement interne et externe.
Nous allons développer dans cet article les principes qui soutiennent cette pratique et en font son efficacité, tant sur le corps que l’esprit. Puis nous irons explorer les exercices de qi gong principaux que la tradition chinoise nous a légués pour en comprendre les bienfaits et les spécificités.
Le qi gong est une pratique holistique de santé, qui permet à chacun de pratiquer à son rythme, indépendamment de son âge ou de sa condition physique. Au-delà des formes ou des exercices de qi gong spécifiques que vous choisirez, en comprendre les principes vous permettra d’en voir rapidement les bienfaits sur votre santé et vitalité.

Les principales écoles de qi gong
Au cours de la longue histoire chinoise, les exercices de qi gong se sont développés et nourris des différentes facettes de la culture chinoise, plongeant leurs racines dans les courants taoïste, bouddhiste et confucianiste, mais aussi dans les pratiques médicales et martiales.
Le qi gong médical
De tout temps, les humains ont cherché à se soigner et à préserver leur vie et leur santé. Les exercices de qi gong les plus anciens sont certainement issus des pratiques chamaniques du peuple Wu.
Le Huang Di Nei Jing (黄帝内经 ou Classique Interne de l’Empereur Jaune) est le plus ancien et le plus important traité de médecine chinoise traditionnelle (MTC), écrit durant la période des Royaumes Combattants (475-221 av. J.-C.). On y trouve déjà de nombreux exercices de qi gong et leurs indications thérapeutiques.
Le qi gong médical a absorbé tout ce qui était utile à la santé en puisant dans les diverses traditions tant spirituelles que martiales. Les exercices thérapeutiques les plus célèbres étant les 8 Pièces de Brocart ou Ba Duan Jin, les 6 sons thérapeutiques et le jeu des 5 animaux de Hua To, célèbre médecin antique.
Sun Simiao (qui vécut lui-même 102 ans !) produisit un traité des "prescriptions essentielles valant mille pièces d'or" (652) encore au programme des études de médecine traditionnelle chinoise aujourd’hui. Il y présente déjà une vision unique sur la thérapie par le qi gong, basée sur des exercices statiques méditatifs et des auto-massages.
Le qi gong médical s’appuie sur les bases de la médecine chinoise : syndromes des déséquilibres, réseau des méridiens et des points d’acupuncture et théorie des “zhang-fu” (organes et entrailles). Le qi gong médical continue toujours à se développer, tant en Chine que maintenant en Occident. Utilisant les compétences actuelles de la recherche médicale pour étudier et approfondir ses bienfaits sur la santé.
Le qi gong daoïste
Ses origines remontent à Laozi (ou Lao Tseu, sage emblématique de cette tradition qui aurait vécu au vie et ve siècles av. J.-C.) ainsi qu’à Zhuangzi (ou Chouang Tseu, 369-288 av. J.-C.).
Ce type de qi gong se nourrit aux racines philosophiques et spirituelles du daoïsme et est basé sur les principes de l’alchimie interne ou Neidan, la culture de l’élixir interne et la quête d’immortalité. Le qi gong daoïste suit les préceptes du Dao De Jing (ou Tao Te Ching), cherchant par le qi gong à retrouver l’équilibre pour s’harmoniser avec les grandes lois cosmiques.
Il privilégie d’abord le renforcement du jing et du qi pour ensuite venir nourrir l’esprit (Shen). Nous devons au daoïsme des notions fondamentales comme les 3 dantian, l’emphase sur la culture des “3 trésors” (ou San Bao) et les exercices de la “petite circulation céleste”.
Le qi gong bouddhiste
Le bouddhisme fut introduit en Chine deux siècles avant J.-C., pendant la dynastie des Han. Les dynasties suivantes virent son expansion et son apogée sous les Tang (600 à 900 de notre ère). Le qi gong bouddhiste met l’accent sur la culture spirituelle de l’être. Il utilise beaucoup les postures statiques et conduit à la contemplation profonde. Le qi gong bouddhiste cherche à atteindre la condition de Bouddha et met l’accent sur le développement de l’esprit. Le corps est alors simplement “un sac de peau” qui est souvent négligé.
À la fin de la dynastie des Wei, Bodhidharma (440-536) ou Damo, un moine venu d’Inde, arriva en Chine pour diffuser le bouddhisme. Il va trouver les moines dans un état physique très faible, et laissera à la postérité deux pratiques de qi gong pour renforcer leur santé et vitalité : le Xi Sui Jing (qi gong de nettoyage des moelles) et le Yi Jin Jing (qi gong de transformation des tendons et des ligaments).
Le qi gong bouddhiste met l’accent sur la culture spirituelle et l’atteinte de l’état de Bouddha. Alors que le qi gong daoïste cherche le renforcement de la santé et la longévité, cherchant aussi à atteindre l’immortalité spirituelle en prenant appui sur un corps sain et solide. Ceci dit, les deux pratiques se sont largement mêlées et hybridées au cours des siècles.
Le qi gong confucianiste
La philosophie chinoise attribuée à Confucius met l’accent sur le centre et l’harmonie, sur tous les plans de la sphère sociale et privée. Elle inspire profondément la culture chinoise, de la musique à la politique ou à la diététique. Cette “voie du milieu” demande d’être profondément calme et respectueux, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de soi.
Le qi gong d’origine confucéenne apparaît sous la dynastie des Qin (221-206 avant J.-C.). Au départ réservé aux étudiants de Confucius, ce qi gong est une pratique du quotidien, qui cultive la pleine conscience pour trouver la voie de l’harmonie et du respect.
La tradition confucéenne va décliner après la dynastie Ming (17ᵉ siècle de notre ère). Il est difficile aujourd’hui de trouver des exercices de qi gong confucianiste, tant il s’est mélangé avec les pratiques bouddhistes et daoïstes préexistantes.
Le qi gong martial
Il puise des racines communes avec le qi gong médical dans les antiques dao yin d’entretien de la santé, enregistrés dès la dynastie Qin (2 siècles avant notre ère).
Toutefois, son objectif en est différent, puisqu’il cherche à renforcer le corps et cultiver la force pour se protéger et vaincre l’ennemi.
Il inclut de nombreux exercices, souvent vigoureux, de renforcement du corps physique, entraînant les tendons, les os, les muscles et même la solidité de la peau pour développer la force (Li), l’énergie (Qi) et l’intention (Yi). Développant des “pouvoirs” parfois surnaturels (briser les briques avec la tête ou marcher sur une lance sans être blessé…).
Le qi gong martial s’est puissamment développé au cours des siècles et chaque art martial (tai ji quan, ba gua zhang, xin yi quan, etc.) a développé son propre système de qi gong en guise d'entraînement.
On y trouve de nombreuses postures statiques, des exercices respiratoires puissants et des techniques de renforcement du wei qi (énergie défensive) en stimulant la peau.
Les fondations du qi gong actuel
Aujourd’hui, le qigong emprunte à ces différentes traditions qui se sont mêlées au cours des siècles, montrant de nombreux bienfaits pour renforcer la santé et la vitalité. Il permet d’augmenter la qualité du contrôle, l’endurance, la respiration, le potentiel énergétique.

Il offre de nombreux bienfaits comme la réduction du stress et de l’anxiété. Il favorise l’imagination, la créativité, la concentration et la mémorisation.
Quelles que soient ses origines, spirituelle, martiale ou médicale, le qi gong est basé sur un certain nombre de principes communs, que nous détaillons ci-dessous.
Les 3 régulations
Le qi gong cherche à réguler les 3 aspects de la vie humaine : le corps, le souffle et l’esprit. Et cette régulation devrait d’ailleurs s’étendre à toutes les sphères de notre vie pour nous maintenir en bonne santé.
L’ajustement du corps
Cette première régulation invite à trouver la posture juste, que ce soit dans une posture statique (debout, assis ou couché) ou dans le mouvement. Il s’agit de trouver les ajustements du corps par rapport à la gravité terrestre et au respect de nos possibilités articulaires.
Ceci permettra de développer un profond relâchement (song), condition pour que le qi puisse circuler librement, sans entraves ni blocages.
Il s’agit donc de commencer par prendre conscience de nos “mauvaises” postures et de petit à petit les réajuster. Ceci étant en général cultivé tout d’abord dans les postures immobiles, puis ensuite dans le mouvement. On va ainsi apprendre à se détendre, acquérir une meilleure coordination, renforcer son équilibre en se stabilisant et en cultivant l’ancrage.
Cette régulation s’adresse aux aspects externes du corps physique, alors que l’ajustement interne prend en compte les sensations et les relations entre les différentes parties du corps.
L’ajustement du souffle
La respiration est directement liée au qi qui circule à l’intérieur de notre corps. Raffiner le souffle a donc une action globale sur le mouvement et la qualité de notre qi. En qi gong, on utilise généralement une respiration abdominale naturelle que l’on cherche à réguler : ralentir son rythme, le régulariser, ou parfois mettre l’accent sur l’inspiration pour tonifier ou l’expiration pour détendre. Plus le souffle devient doux, lent et profond à l’extérieur, et plus la circulation interne du qi s’active et se régule.
La première étape est de réguler et ralentir progressivement la respiration thoracique, qui est celle que nous utilisons le plus souvent avant de nous mettre au qi gong.
Puis graduellement, on va descendre le souffle vers la respiration abdominale, et le passage de la respiration thoracique à la respiration abdominale est un processus qui peut prendre des années.
La respiration abdominale va ensuite devenir lente, douce, profonde et régulière.
On utilise deux types de respiration abdominale en qi gong :
- La plus simple est la respiration abdominale naturelle de repos (le ventre gonfle à l’inspiration et se vide à l’expiration). En qi gong, on ne cherche pas à “forcer” le souffle comme dans le yoga, par exemple. Respecter votre rythme naturel et vos capacités est la clef.
- La respiration abdominale inversée (le ventre se vide à l’inspiration et se remplit à l’expiration) est beaucoup plus tonifiante, on l’utilise naturellement quand on court ou que l’on saute. En qi gong, elle doit être réservée à des pratiquants expérimentés car elle n’est pas sans danger. Ne la pratiquez jamais seul sans un instructeur pour vous guider.
D’autres respirations sont aussi utilisées, comme une pause ou rétention en fin d’inspiration ou d’expiration, ou l’émission de sons, comme dans les “6 sons thérapeutiques”.
L’ajustement de l’esprit
Il s’agit ici d’apprendre à canaliser nos pensées et à entraîner notre capacité à être présent et en pleine conscience.
On cherche à tourner la conscience vers ce qui se passe à l’intérieur de soi, et non plus vers le monde extérieur.
L’intention guidant le qi, la focalisation de l’esprit sur le corps et le souffle va diriger le qi vers soi.
L’attention est généralement portée au souffle, aux sensations ou à certaines zones précises du corps, comme le dantian inférieur ou un point d’acupuncture spécifique.
Selon la formule traditionnelle : “Remplacer mille pensées par une pensée”, on permet au mental de se stabiliser, permettant de retrouver un apaisement émotionnel et un esprit clair.
Par la régulation de ces trois trésors, Jing, Qi et Shen, on atteint la tranquillité du corps, du souffle et de l’esprit vers un état unifié. Cet état extraordinairement calme, relâché, pacifié et pourtant extrêmement attentif et lucide est véritablement “l’état de qi gong”.
Les exercices de qi gong
Le Qi Gong est une très vieille dame ! Plusieurs millénaires d'enseignements, de recherches et d'expérimentations ont abouti aux méthodes actuelles de Qi Gong. Alors forcément, les formes sont pléthores…
Chaque lignée, chaque monastère, chaque clinique, chaque famille ou presque ont créé leurs propres méthodes de qi gong. On en a retrouvé des traces jusque dans des tombeaux comme ceux de Mawangdui, datant de -150 avant J.-C., qui abritaient une fabuleuse peinture des anciens Dao Yin.
Certaines méthodes étaient basées sur les mouvements des animaux, d'autres issues d'exercices à visée thérapeutique, ou sont issues du Nei Dan (alchimie interne) des lignées monastiques. D'autres encore viennent des arts martiaux.
Vous l'avez compris, cette liste sera donc loin d'être exhaustive ! Nous vous détaillons ici les familles de qi gong les plus connues et encore pratiquées aujourd'hui.
Qi gong des 8 pièces de brocart bā duàn jǐn 八段錦
C'est sans doute l'une des plus connue. Ce set de mouvements dynamiques est un principe d'entretien de la santé, basé sur la circulation du Jing dans les 8 vaisseaux merveilleux. Il existe de nombreuses variantes des Ba Duan Jin, avec des formes pratiquées debout ou assis. Certaines influencées par les arts martiaux et d’autres par le qi gong médical.
Qi Gong chamanique
Les origines du Qi Gong remontent aux danses rituelles chamaniques du peuple Wu. Par le biais de sons, de secousses et de balancements, ces formes simples mettent l'accent sur la connexion profonde avec les éléments et la nature.
Les six sons thérapeutiques liu zi jue 六紫决
Le Qi Gong des 6 sons est attribué à Tao Hongjing (420-589) ou à Sun Simiao (581-682). En générant des vibrations internes spécifiques à l’expiration, on va harmoniser, tonifier ou purger les organes de leurs toxines (principes hérités des antiques Daoyin).
Chaque son est relié à un organe et à une saison spécifique. Ces exercices font donc partie des qi gong des 5 éléments.
- Foie (Printemps) – Son Xu (Chou) : Clarifie les yeux, soulage le foie (élément Bois).
- Cœur (été) – Son Ke (He) : réduit le feu du cœur (élément Feu).
- Rate (Quatre Saisons) – Son Hu (Hou) : Facilite l’assimilation des aliments (élément Terre).
- Poumons (Automne) – Son Se (Si) : nourrit les poumons (élément Métal).
- Reins (Hiver) – Son Chui (Chouei) : renforce les reins (élément Eau).
- Triple Réchauffeur – Son Xi (Hi) : Élimine la chaleur perverse.
La respiration est spécifique, avec l’expiration par la bouche en prononçant ou chuchotant le son, accompagnée souvent de visualisation ou d'intention spécifique. Il existe de nombreuses formes différentes de 6 sons, certaines assises et méditatives, d’autres accompagnées de mouvements dynamiques.
Le Qi Gong des 5 éléments wǔ xíng qì gōng 五行氣功
Les Qi Gong des 5 éléments permettent d'harmoniser les 5 rythmes (éléments ou mouvement) en nous reliant aux forces de la nature. Ils permettent ainsi d'être en phase avec les besoins de notre corps et de notre vie tout entière en s'harmonisant avec les saisons. Les mouvements ciblent les 5 organes principaux de la médecine traditionnelle chinoise : foie, coeur, rate-pancréas, poumons et reins. De nombreuses formes sont basées sur ce système, les plus connues étant le jeu des 5 animaux et les 6 sons thérapeutiques.
Le Qi Gong de nettoyage des moelles (xǐ suǐ jīng 洗髓經)
Attribuées à Bodhidharma, ces pratiques de nettoyage des moelles sont très anciennes. Les Xi Sui Jing sont essentiellement des exercices d'auto-massages et des pratiques d'assise méditative, pour soutenir la longévité et cultiver l'alchimie interne ou Nei Dan. Par Dans un état de calme et de tranquillité, le Qi est guidé vers les profondeurs du corps pour nourrir et régénérer les moelles, qui, selon la vision chinoise, regroupent le cerveau, les reins, la moelle épinière et la moelle osseuse.
Le Qi Gong de transformation des tendons et des ligaments (yì jīn jīng 易筋經 )
Le Yi Jin Jing (aspect yang) accompagne la méthode de nettoyage des moelles : Xi Sui Jing (aspect yin). Également attribuée à Bodhidharma, cette méthode a une action spécifique sur les tendons et ligaments de tout le corps, permettant d’unifier l’ensemble du corps et d'augmenter la capacité à émettre le Qi (Fa Jin). De nombreuses formes existent là-aussi, mais les principes restent toujours de tonifier vigoureusement le corps, soit avec des postures statiques et des rétentions du souffle, soit avec des étirements dynamiques.
Le Qi Gong des Animaux (wǔ qín xì 五禽戲)
L’imitation des animaux prend ses racines dans le qi gong chamanique. Attribué à Hua Tuo, le jeu des animaux est utilisé pour nourrir la vie (Yang Sheng) et pour la prévention des maladies (Bao Jian).
D’autres sont des Dao Yin, ou inspirent des techniques de massages. Ces exercices, autant préventifs que curatifs, inspirent de nombreux qi gong mais aussi les arts martiaux. Ces 5 animaux sont en général utilisés et associés aux 5 éléments et aux 5 organes :
- Le Tigre (élément Métal)
- L'Ours (élément Eau ou Terre)
- Le Cerf (élément Bois ou Eau)
- Le Singe (élément Terre ou Feu)
- La Grue (élément Feu ou Métal)
Le Qi Gong de la Femme (Nü Zi Qi Gong 女子气功 )
Issu du Nûdan (alchimie interne féminine) et de la médecine chinoise, le Qi Gong de la femme tient compte des spécificités de l'énergie féminine, pour accompagner les femmes à toutes les étapes de leur vie (croissance, menstruations, grossesse, ménopause…). Les origines du Qi Gong de la femme sont très anciennes et s’inscrivaient au départ dans une démarche spirituelle, comme en attestent les textes attribués à Sun Bu’er (1119–1182, une des sept maîtres taoïstes du Quanzhen).
Il existe plusieurs formes de qi gong de la femme, créées au XXᵉ siècle. Toutes portent une attention particulière à la zone du petit bassin et des seins, mettant en circulation le Qi et le sang. Elles mettent l’intention sur les aspects yin et invitent à se connecter aux énergies de la terre et de la lune. Les deux plus connues sont :
- Le Qi Gong de la Femme, créé par maître Liu Ya Fei, est une forme qui intègre des mouvements répondant à tous les besoins spécifiques de l’énergie féminine. Que ce soit pour réguler le cycle menstruel, harmoniser l’utérus ou accompagner la ménopause.
- Le Qi Gong de la Fille de Jade de maître Liu He est une forme plus dynamique, basée sur l’harmonie des 3 trésors et inspirée de la grue et du serpent. Elle permet aussi de nourrir l’utérus et de se reconnecter à sa féminité.
Shaolin Nei Jin Yi Zhi Chan 少林气功内径一指禅
Cette méthode (de la force) interne du doigt unique de Shaolin est une pratique ancienne qui permet de développer la capacité à accumuler puis à émettre de l’énergie (QI) par les mains. Pour augmenter cette capacité de façon significative, les moines de Shaolin ont mis au point le Shaolin Nei Jin Yi Zhi Chan afin de soulager les maux du quotidien de façon naturelle. Cette méthode regroupe des postures statiques avec des mudrâs spécifiques qui activent l’énergie des mains et des exercices de qi gong en mouvement pour améliorer la circulation du qi.
Elle est particulièrement recommandée pour tous les thérapeutes (manuels ou pas).
Bâtonnet de longévité Tai Ji Chi
Le Taiji Chi (parfois confondu avec le Taiji Bang) est un exercice de qi gong qui se pratique avec un bâton en bois léger. Il est attribué à l’ermite taoïste Chen Xiyi ou Chen Po Tuan, et permet d'accumuler rapidement beaucoup d'énergie au Dan tian et de tonifier les reins.
Il existe une forme ancienne de Qi Gong du Bâtonnet, qui se concentre sur la cultivation du Jing et le renforcement des reins.
D’autres formes plus récentes explorent des mouvements de qi gong pratiqués avec le Taiji Chi. Celui-ci permet d’harmoniser les deux côtés du corps et de trouver centrage et ancrage.
Ces exercices de qi gong permettent d’éviter ou de corriger les déviations du qi.
Tai Ji Qi Gong
C’est un qi gong qui tire ses origines des 8 principes du Tai Ji Quan (Tai Chi Chuan). Il comporte en général 18 mouvements et on l’appelle aussi Shibashi (18 mouvements). Ces mouvements lents permettent d’assouplir en douceur les articulations et de mettre en circulation le Qi dans tout le corps. Ce qi gong est aussi utilisé comme préparation avant de pratiquer le Tai Ji Quan. Le Taiji Qi Gong permet ainsi d’acquérir les principes de base pour ensuite pouvoir pratiquer plus aisément le Tai Ji Quan.
Les 8 mouvements du qi gong
Ceci fait référence aux Ba Duan Jin ou 8 pièces de Brocart ou 8 mouvements élégants.
Les auto-massages du qi gong
Les auto-massages font partie intégrante d’une séance de qi gong. Frotter et stimuler le corps est l’une des techniques les plus anciennes pour se soigner et les animaux y ont recours autant que nous !
Les auto-massages peuvent être une forme longue pratiquée seule, avant ou après une méditation par exemple, ou venir terminer une séance de qi gong en mouvement. On y stimule les méridiens et des points spécifiques d’acupuncture. Ceci permet également de réveiller les 5 sens et d’activer les organes internes à travers ces points.
Au-delà d’une fonction d’auto-acupuncture, les auto-massages en fin de séance ont aussi un autre objectif moins connu : c’est un “système de sécurité” pour faire redescendre le Qi et éviter les déviations qui pourraient résulter d’une pratique non maîtrisée.
Qi gong des Yeux
Ces exercices de qi gong spécifiques viennent stimuler l’énergie et le sang pour améliorer la vision, s’occuper des yeux fatigués par les écrans, et résoudre les problèmes chroniques comme la sécheresse oculaire.
Plusieurs formes de Qi Gong des Yeux existent, la plus connue étant celle du Dr Ma Xu Zhou, médecin traditionnel chinois et expert en qi gong. Elle a mis au point toute une thérapie pour les yeux, basée sur les anciens textes de médecine traditionnelle chinoise. Très connus en Chine, ces exercices de qi gong des yeux sont pratiqués dans les hôpitaux et les écoles et ont été soumis à de nombreuses recherches depuis les années 80. Ils sont utilisés en prévention, mais aussi en traitement. Ils rééduquent les yeux à mieux accommoder, et tonifient les muscles oculaires.
Ce qi gong des yeux comporte des exercices de qi gong pour assouplir le haut du corps (tête, cou et épaules) afin que le Qi et le sang puissent venir irriguer correctement les yeux. On poursuit avec des exercices de mobilisation des globes oculaires pour détendre les muscles oculo-moteurs et ciliaires. On termine avec une stimulation de tous les points d’acupuncture spécifiques pour la santé des yeux.
Ces exercices de qi gong des yeux ont fait leurs preuves pour améliorer la vision, mais aussi pour reposer le cerveau et calmer le mental.
Zhineng Qi Gong ou Qi Gong de la Sagesse
Le Zhineng Qigong, créé par Maître Pang He Ming au 20ᵉ siècle, est une méthode de qi gong de santé issue de la combinaison de la médecine occidentale, de la médecine traditionnelle chinoise, du bouddhisme, du taoïsme et des arts martiaux.
En Chine, dans les années 1980, le Zhineng Qigong a connu une grande popularité, avec jusqu'à 10 millions de pratiquants.
Les principes du Zhineng Qigong reposent sur le Hunyuan Qi, l’énergie originelle universelle, et consistent à renforcer l'intelligence et les capacités physiques et mentales. La pratique comprend des mouvements dynamiques, des postures statiques, des mudras et des sons, répartis en trois méthodes principales visant à capter et canaliser le Qi.
Qi gong du tigre chamanique
Le Qi Gong du tigre chamanique est une méthode visant à renforcer la santé et à approfondir la connexion avec l'énergie universelle. Cette pratique, issue de la tradition chamanique du mont Emei en Chine et popularisée par Maître Wu Zhongxian en France, se compose de 24 mouvements.
Le tigre symbolise le Zhengqi, l'énergie vitale, en lien avec le poumon qui protège le corps.
Les bienfaits du Qi Gong du Tigre incluent l'éveil de l'énergie corporelle, le renforcement du système immunitaire, l'ouverture des méridiens, une meilleure circulation du Qi, l'amélioration de la flexibilité et la réduction du stress.
Les marches du qi gong
Il existe de nombreux exercices de qi gong qui se pratiquent en marchant. Issus souvent des arts martiaux, comme le Xin Yi Quan et le Ba Gua Zhang qui utilisent aussi beaucoup les marches.
Certains exercices de qi gong en marche sont issus du qi gong des Animaux, comme la marche de la grue ou de l’ours.
D’autres marches ont été développées spécifiquement dans un but thérapeutique, notamment par maître Guo Lin (1909-1984). Cette femme, elle-même atteinte d’un cancer, a développé des exercices en marche, inspirés des exercices de qi gong que lui avait enseignés son grand-père. Ces exercices conjuguent marche lente et respiration avec des sons spécifiques “Xi Xi Hu”. Ils sont très utilisés en Chine pour soutenir l’énergie des patients dans les traitements pour le cancer, permettant une réduction de la fatigue et des effets secondaires.
Dans une optique plus préventive, les marches sont très efficaces pour venir mobiliser le qi et le sang notamment dans les pieds et les jambes.
Elles permettent de réguler tout particulièrement l’élément Bois, le foie et la vésicule biliaire. Elles sont très bénéfiques pour favoriser un meilleur ancrage, cultivant l’équilibre et apaisant le système nerveux.
Dao Yin ou Daoyin ou Do-in
Dao Yin signifie “tirer et guider le qi” et se retrouve aussi dans la tradition japonaise du Do In.
Ce terme est l’une des anciennes dénominations utilisées pour les exercices d’étirements et d’auto-massages de l’antiquité chinoise. Assez proche du yoga hindou avec lequel il s’est largement hybridé, il est souvent inspiré des mouvements des animaux. On le confond parfois avec une forme de qi gong moderne créée par maître Zhang Wang De : le Dao Yin Yang Sheng Gong.
La Danse du Dragon
C’est un exercice unitaire de qi gong qui, par une ondulation globale du corps, permet d’activer la circulation du qi et du sang dans tout le corps et de réguler plus particulièrement le foie et la vésicule biliaire. La danse du Dragon vient également activer le Chong Mai ou canal central (l’un des 8 merveilleux vaisseaux).
Elle est souvent utilisée dans le qi gong de la femme car elle stimule la circulation du sang et du qi dans tout le corps et est réputée pour son action amincissante !
On oublie souvent que ce mouvement de qi gong fait partie d’une forme complète : le Hua Shan Qi Gong. Une forme destinée à “restaurer le printemps” pour gagner en santé et longévité.
Hua Shan Qi Gong ou “Qi Gong pour restaurer le printemps”
Cette série d'exercices de qi gong nous vient de l'école daoïste de la complète réalité du mont Huashan, axée sur la préservation de la vie et l'amélioration de la longévité. Ces exercices doux, combinant mouvement et immobilité, visent à renforcer le xia dantian (ou dantian inférieur), en lien avec les reins, le Jing et le système reproducteur, essentiels à la vitalité selon la médecine traditionnelle chinoise.
La pratique met l'accent sur le rajeunissement par des mouvements qui entretiennent l'énergie vitale, comparable à l'axe hypothalamus-hypophyse-gonades en médecine occidentale, et insiste sur l'importance des hormones pour le bon fonctionnement des organes.
Tian Gan
Tian Gan signifie « tronc céleste » et représente l'axe longitudinal qui traverse le corps, débutant au périnée et passant par la colonne vertébrale jusqu'au sommet du crâne. Il est crucial pour la circulation du Qi entre les vaisseaux Ren Mai (Yin) et Du Mai (Yang), aussi appelée « Orbite microcosmique ». Cette circulation doit être fluide et sans contrainte pour éviter des troubles comme l'hypertension ou les déséquilibres mentaux.
Les exercices de Tian Gan aident à libérer les blocages le long de la colonne, facilitant ainsi la montée naturelle du Qi. Tous les mouvements proviennent des jambes et de la taille et se développent ensuite dans les bras.
Ce sont des exercices de qi gong fondateurs pour permettre l’unification de tout le corps dans la pratique. Ils permettent de développer la conscience de l’axe central, la construction de la conscience dans toutes les directions de l’espace et l’ancrage au dantian inférieur.
18 Luohan
Cette forme très ancienne de qi gong, originaire du temple de Shaolin, porte le nom des 18 gardiens légendaires du bouddhisme. Influencée par le yoga indien, Luohan Gong est la racine de très nombreuses formes de qi gong populaires. Par des mouvements ciblant spécifiquement certaines zones du corps au moyen de contraction et d’étirement volontaires, on permet une accumulation du qi dans des points spécifiques, qui va ensuite s’écouler dans les méridiens pour venir nourrir les organes internes. Ainsi, ces exercices de qi gong anciens renforcent les muscles, les os et les tendons. Tout le corps est progressivement rempli de qi, jusque dans ses profondeurs vers les organes et les moelles.
Cette forme est très bénéfique pour améliorer la posture, tonifier le corps et ouvrir les articulations.
Lian Gong Shi Ba Fa ou les “18 exercices de qi gong de santé”
Cette série de 18 mouvements, inspirée des anciennes pratiques de Dao Yin, fut créée dans les années 70 par le Dr Zhuang Yuan Ming, un médecin et ancien gymnaste chinois spécialisé en traumatologie. Ces exercices de qi gong prennent leurs racines dans les 20 exercices de Wang Zhi Ping, maître d’arts martiaux et orthopédiste, dont il fut le disciple dans sa jeunesse.
Ces exercices ont été testés à l'hôpital de Shanghai sur des patients souffrant de douleurs aiguës au cou, aux épaules, au dos, aux hanches et aux jambes, et ont montré une amélioration chez 98,2 % des participants après 2 à 4 mois de pratique régulière.
Le Lian Gong se divise en trois séries, chacune ciblant des zones spécifiques du corps pour la prévention et le soulagement des douleurs : nuque et épaules, dos, et hanches.
Cette pratique est utilisée en complément des traitements médicaux traditionnels et favorise la prévention des problèmes de santé. Le Lian Gong est reconnu internationalement, avec de nombreux adeptes dans le monde.
Hun Yuan Qi Gong ou “Qi Gong du Chaos de l’Univers” ou “Qi Gong Primordial”
Hunyuan est un concept central de la philosophie taoïste, combinant les notions de hun (unité indifférenciée ou silence intérieur) et yuan (origine ou original). Hunyuan représente l'État d'Être Primordial, et s'associe à l'idée de revenir à l'origine et à l'énergie vitale de l'univers.