Le qi gong est arrivé en Occident grâce à des maîtres exilés de la Chine populaire, qui étaient essentiellement des hommes, avec souvent une pratique martiale.
Il existe pourtant dans les traditions daoïstes des pratiques spécifiquement féminines, plus cachées et qui sont longtemps restées secrètes.
J'ai moi aussi pratiqué pendant longtemps des qi gong d'origine masculine, venus de la Chine populaire, et avec toujours cette intuition qu'il "me manquait quelque chose".
Un peu d’histoire
Dans la tradition taoïste, hommes et femmes pratiquaient l’alchimie interne Neidan (內丹[術), depuis des millénaires, pour atteindre la réalisation spirituelle (ou immortalité). Ces traditions monastiques étaient basées sur la méditation et le raffinement des trois trésors (San Bao), pour atteindre le Dao.
Le folklore chinois contient de nombreuses légendes de femmes passées à la postérité pour avoir atteint la réalisation spirituelle, et elles sont l’objet de cultes locaux encore aujourd’hui, comme Fun Yunqiao (3ᵉ siècle), Wu Caihuan (4ᵉ siècle), ou Cui Shaoxuan (12ᵉ siècle)…
Des références à des spécificités sur l’alchimie féminine Nüdan (女丹) se retrouvent déjà dans le Daozang Jiyao (Canon Daoïste 道藏輯要), dont la première édition remonte au 5ᵉ siècle de notre ère.
L’une des plus célèbres immortelles, Sun Buer, née au 12ᵉ siècle, apparait comme précurseur, mais les pratiques du Nüdan restent secrètes pendant des siècles, transmises uniquement par voie orale. Elles se dévoilent ensuite dans les textes surtout à partir des dynasties Ming et Qing (1644-1912).
La légende de Sun Buer
L’immortelle Sun Buer naquit en 1119, sous le nom de Sun Fuchun, dans une famille aisée de propriétaires terriens et reçut une éducation littéraire. Elle vécut dans la ville de Shandong, épousa Ma Yu dont elle eut 3 fils.
À la suite de leur rencontre avec Wang Chongyang en 1167, fondateur du Quanzhen (Ecole taoïste de la complète réalité), son mari suivit ce maître et embrassa une vie spirituelle. La légende raconte que Sun Buer fut d’abord bien récalcitrante à cette idée, et refusa 10 fois de les suivre, avant de finalement les rejoindre 3 ans plus tard à Jingzhao (Xi’an, Shanxi).
Elle divorça alors de son mari, et renonça à la vie laïque pour entrer dans cette communauté d’ermites pratiquant le Neidan, l’alchimie interne et la quête de l’immortalité. On y pratiquait en solitaire la méditation, la purification de la conscience et le raffinement des 3 trésors (San Bao). Elle y reçut alors son nom d’initiée : Sun Buer (Non duelle).
Différents textes racontent sa vie : écrits longtemps après sa mort, ils entremêlent faits historiques et légendes autour de ce personnage hors du commun. En effet, elle ne resta pas dans cette première communauté, mais décida de rejoindre un autre maître taoïste (l’immortelle Feng, une ermite taoïste). En réponse aux réserves prudentes de Wang Chongyang qui cherchait à l’en dissuader (cette belle femme serait surement attaquée en chemin…), elle se serait renversé de l’huile bouillante sur le visage, détruisant ainsi sa beauté, pour voyager tranquille… Elle parcourut 1000 lieues, affrontant froid et durs chemins, pour rejoindre Luoyang et la caverne de l’immortelle Feng.
Suivit-elle ses enseignements ou bien vécut-elle simplement dans ce lieu ? Les légendes diffèrent à ce sujet. Elle y résida en tout cas jusqu’à sa mort, attira des disciples et une communauté de femmes s’installa peu à peu autour d’elle.
Sa mort est aussi racontée par la légende : par une nuit de pleine lune, ayant annoncé à l’avance la date de son départ, elle conclut sa vie de mortelle assise en lotus en récitant un poème. Elle réalisa ainsi sa transformation spirituelle, atteignit l’éveil, et entra dans la légende des immortels. Elle fut reconnue comme faisant partie des 7 premiers disciples de Wang, devenus immortels.
Une série de poèmes lui sont attribués et sont parvenus jusqu’à nous, compilés dans le Minghe Yuyin au 14ᵉ siècle. Ils nous parlent de la pratique spirituelle et sont imprégnés des principes du Neidan. Ils font référence à des pratiques spécifiques pour les femmes, mettent en lumière les pratiques communes de l’alchimie et parlent également des rythmes de la nature.
De nombreux autres textes, apparus plus tard aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, lui sont également attribués, cette fois-ci par transmission miraculeuse, et parlent d’alchimie féminine (Nüdan).
Elle est entrée dans le panthéon daoïste, devenant une déesse primordiale, objet de dévotion et symbole de la pratique alchimique au féminin.
Nüdan : l’alchimie interne au féminin
L'alchimie féminine a bien sûr de nombreux aspects communs avec son pendant masculin, mais elle a aussi développé ses propres particularités. Dans les pratiques de Neidan masculines, les trois étapes du raffinement spirituel sont la transformation du Jing en Qi, du Qi en Shen puis du Shen en vacuité.
Dans le Nüdan, la première étape est différente, car il s’agit alors de transformer le sang Xue en Qi. Les autres étapes sont similaires. Le sang évoqué ici fait référence au sang menstruel, première cause de perte d’essence vitale chez les femmes (alors qu’il s’agit du sperme chez les hommes). La femme doit chercher alors à arrêter les menstruations (« Couper le dragon rouge » (斬赤龍 zhan chilong).
Les pratiques principales sont des respirations spécifiques, l’attention au Dantian médian (zone de Danzhong entre les seins), et les auto-massages des seins. L’équivalent chez les hommes étant la pratique de la rétention séminale (la « maîtrise du tigre blanc »).
Du Nüdan au Qi Gong de la Femme
Au 17ᵉ et 18ᵉ siècles commencent à fleurir des livres sur le sujet. Ils sont de « connotation divine », et se disent « transmis par des immortelles », Sun Buer notamment, ce qui s’inscrit dans le contexte religieux de l’époque. Toutefois, Ils s’adressent à des femmes laïques, éduquées, et à une pratique domestique et non plus seulement monastique.
Au 19ᵉ siècle, les textes de Nüdan s’enrichissent de code moral et d’instructions sur le comportement des femmes, notamment la notion de chasteté, qui devient plus importante à l’époque.
Au 20ᵉ siècle, les textes continuent à être réédités mais l’aspect transcendant en est gommé, ce qui s’explique par le contexte politique.
À partir des années 80, les textes sont reliés à un contexte scientifique et médical, avec une orientation sur la santé des femmes et non plus leur développement spirituel.
On est ainsi passé du Nüdan au Qi Gong de la femme contemporain.
Nourrir sa vie au féminin
J'ai ensuite suivi les enseignements du Dr Liu Ya Fei, créatrice d'un qi gong de la femme spécifique, qui a commencé à me donner le goût d'une pratique différente, plus douce et respectueuse de nos rythmes.
Dans l’enseignement du qi gong, je rencontre 90 % de femmes (et suis aussi une femme !), c’est pourquoi, face à leurs problématiques, j’ai voulu m’intéresser à ce sujet. Pour mieux comprendre quelles énergies soutenaient leur fonctionnement et quelles en étaient les spécificités par rapport au masculin.
Je cherche et teste depuis 25 ans les pratiques les plus adaptées aux besoins des femmes. J'ai eu l'occasion aussi de les partager avec de nombreux groupes de femmes, lors de mes cours et de mes stages, et d'observer ce qui résonnait le mieux avec leurs besoins.
Mon enseignement du Qi Gong de la Femme est basé sur ces recherches. Pour moi, ce n'est pas un enchaînement de Qi Gong unique qui peut répondre à toutes !
Je vous propose donc un voyage à la découverte du féminin, ses paysages et ses escales. Ceci afin d’étudier notre fonctionnement physique et énergétique, mais aussi symbolique et émotionnel, puis d’envisager l’intérêt du qi gong, en tant que pratique de prévention et d’accompagnement de nos rythmes féminins.
Les besoins des femmes
« Je voudrais que cela s’arrête… » « Je voudrais pouvoir me poser … Mais c’est impossible, je n’ai pas le temps. »
Ce leitmotiv revient sans cesse dans la bouche des femmes que j’accompagne. Eh oui, notre besoin primordial de femme, au vu de notre énergie gouvernée par le yin, est d’avoir des moments de calme, de repos, là où ça s’arrête…
Mais, dans la triple journée quotidienne de la plupart des femmes d’aujourd’hui… Où trouver ce temps pour mettre du vide, de l’espace, de la quiétude… Pourtant indispensables à notre équilibre ?
Dans la musique, c’est le silence qui met en valeur les notes, n’est-ce pas ? Dans le cinéma, c’est l’ombre qui valorise la lumière… Eh bien, dans notre vie de femme, c’est le calme qui soutient notre énergie et nos mouvements.
Pour lâcher prise… trouver du soutien !
Lâcher prise est un mot à la mode…
Quand vous ancrez un bateau, vous lâchez l’ancre au fond de la mer, elle sombre lentement, et ensuite, elle s’accroche à la terre… ou pas ! Tout dépend du sol, de la qualité du sol qui va permettre cet ancrage sécurisant…
Donc tout dépend, non pas de votre volonté à vous ancrer pour vous stabiliser, mais d’une base solide et un environnement bienveillant, pour pouvoir vous déposer en toute sécurité. Alors, revenir à la Terre, c’est avant tout trouver un soutien, une sécurité, pour pouvoir se déposer.
Trouver le centre
On façonne l’argile pour en faire des vases, mais c’est du vide interne que dépend leur usage._Lao Tseu
Tout comme le centre de la roue qui tourne reste immobile… Le centre, dans la vision chinoise, est associé à l’élément Terre. C’est la zone dans laquelle toutes les forces sont en équilibre, ce qui induit donc la stabilité. C’est aussi le moment où se font les transitions, comme un point d’inflexion, de suspension, avant que les mouvements ne changent de direction.
Spécificités de l'énergie au féminin
L’immuable loi cosmique d’alternance guide tous les rythmes de l’univers. Fidèle à ce principe, l’espèce humaine s’incarne selon les deux polarités, masculine ou féminine, dont les rythmes sont différents. Le rythme hormonal de l’homme est linéaire, globalement tout au long de la vie. Le rythme féminin est, lui, basé sur un cercle : son rythme hormonal se modifie cycliquement durant une grande partie de sa vie.
Différences énergétiques féminin/masculin
Bien sûr, il y a tout d’abord la différenciation chromosomique. Mais bien au-delà, c’est tout un rythme énergétique et symbolique qui va en découler et une façon différente d’appréhender le monde.
Yang émane du Ciel, son domaine est l’externe ; Yin procède de la Terre, son domaine est l’interne._Su Wen
L’homme est associé au Yang, lié au Ciel et à l’air, et sa physiologie est associée au Qi, souffle du Ciel. Il est donc caractérisé par l’extériorisation et l’action. Il a le yang à l’extérieur et le yin à l’intérieur.
À l'inverse, la femme est caractérisée par les aspects Yin, liés à la Terre et à la matière. Elle est donc intériorisation et réceptivité, sa physiologie est liée au sang (liée à la Terre). On dit qu’elle a le yin à l’extérieur, mais le yang est bien sûr aussi présent, caché à l’intérieur.

Ceci est représenté dans le trigramme qui représente le féminin : Kan (坎 l’Eau), symbolisé par un trait yang entouré de deux traits yin. Il représente aussi la lune, le rouge et le sang.
La lune était traditionnellement le symbole du Yin suprême. Et les pratiques d’alchimie interne au féminin étaient nommées « raffiner la forme à travers le suprême yin » (太陰煉形 taiyin lianxing ) et associées à la lune, dont le cycle résonne avec les menstruations.
L’homme est fondamentalement en mouvement, et le mouvement facilite la perte de Qi, la femme est fondamentalement calme et le calme favorise l’accumulation du Qi. L’homme est associé au trigramme Li (le feu), et comme le soleil, il peut faire son circuit céleste en un an. La femme est associée au trigramme Kan (l’eau), et comme la lune, elle peut compléter le circuit céleste en un mois.
Extrait du Nüdan hebian (女丹合編, compilation de textes sur le Nüdan), publié par He Longxiang en 1906.
Yin-yang dans le corps féminin
Souvenons-nous tout d'abord des grandes caractéristiques du Yin et du Yang :
- Le yin est lourd, dense et statique.
- Le yang est léger, fin et mobile.
Si l'on considère les grandes lignes du corps féminin, la partie Yin est en bas : ventre, bassin et jambes, alors que le haut est plus fin et léger, donc Yang. Ce qui est en harmonie directe avec le Ciel (Yang) en haut et la Terre (Yin) en bas.
À contrario chez les hommes : le haut du corps est dense et large (Yin) tandis que le bassin et les jambes sont plus fins (Yang).
Dans la culture daoïste, les hommes doivent donc "inverser le Yin et le Yang" dans leur corps afin de s'harmoniser avec le Dao. Alors que cela est déjà naturellement en place chez les femmes.
Le mouvement énergétique chez l’homme et la femme
La fondation de l’homme est convexe, celle de la femme est concave et son organe concave est appelé le palais de l’enfant (zigong)._Nüdan hebian
Ainsi, le mouvement énergétique est de nature centrifuge chez l’homme, du centre vers l’extérieur, alors qu’il est centripète chez la femme. La nature féminine est réceptrice par essence, et son énergie va donc naturellement de l’extérieur vers le centre. Cette force d’attraction permet aux femmes un plus haut degré de sensibilité à ce qui les entoure et d’intuition. Elles sont plus facilement capables d’absorber le Qi et les informations qu’il véhicule.
Elles se rechargent ainsi très facilement au contact des "bonnes ondes" de la nature… Mais se laissent aussi polluer facilement par les mauvaises !
Le mouvement du Qi dans leur corps est plus lent et doux, alors qu'il est plus rapide chez les hommes, gouvernés par le Yang.
Le rythme de la pratique féminine doit donc être plus doux et avec une attention moins focalisée, puisque leur Qi se concentre déjà naturellement.
Comment les femmes perdent-elles leur énergie ?
Notre essence vitale, Jing, est à la base de notre constitution. C’est en quelque sorte notre « carburant » qui va nous permettre de générer de l’énergie et d'ancrer notre conscience. Les pratiques daoïstes cherchent donc avant tout à préserver et renforcer le Jing. Celui-ci, hérité en partie de nos parents et reconstitué au jour le jour par notre nourriture et notre hygiène de vie, est notre trésor le plus précieux.
Les grandes transformations du corps : la croissance, la grossesse, les règles, la ménopause sont intimement liées à notre Jing. Chez les femmes, le Jing est associé au sang, et on doit donc prendre le plus grand soin de notre sang, dans sa qualité et sa libre circulation.
Les hommes vont perdre leur "Jing" via le bas (Dan tian inférieur), lié aux besoins de base et à la sexualité.
Pour les femmes, c'est plus compliqué !
Les femmes sont gouvernées par leurs émotions et les excès de celles-ci les laissent souvent épuisées. Les émotions sont reliées au cœur et au sang, qui gouvernent le système féminin. Elles vont donc perdre leur énergie essentiellement par le haut (Dan tian médian) relié aux émotions.
Nous avons vu aussi l'importance du sang dont les pertes (menstruelles et accouchement) les fragilisent.
Enfin, par leur nature Yin et centripète, les femmes sont plus sujettes aux stagnations de Qi et de sang, notamment dans la partie basse du corps, la plus Yin. Relancer la circulation dans cette zone est extrêmement important.
Comment les femmes récupèrent-elles leur énergie ?

Notre vie de femme est bien souvent stressante, remplie d’obligations, avec beaucoup de « dossiers » dans la tête… Travail, famille, enfants, conjoint…
Nous surinvestissons notre rôle nourricier, tourné vers les autres, souvent au détriment de notre nourriture intérieure.
Aujourd’hui, les femmes ont beaucoup de « devoirs » et d’obligations, hérités de notre culture judéo-chrétienne, et renforcés par les médias féminins et la pression sociale.
Et cette wonderwoman : super maman, super amante, business woman super galbée et super épilée est bien sûr un objectif inatteignable. Et nous voilà effondrées de ne pas y arriver, épuisées de ce mirage…
Et vous, qu’est-ce qui vous nourrit ? Vous reste-t-il un peu d’espace et de temps pour vous ?
Cette vision délétère, que nous entretenons inconsciemment, va à l’encontre de la nature féminine.
Le féminin est intrinsèquement lié à la notion d’accueil, de réceptivité. Mais il nous manque souvent la capacité à ne pas être submergées, envahies par l’extérieur. En quelque sorte : où trouver le mode d’emploi de fermeture des portes ?
Le mouvement global de l’énergie féminine est un mouvement centripète, tourné vers l’intérieur. Et les femmes ont donc un grand besoin d’intériorisation pour pouvoir se régénérer. La femme représente un espace intérieur, qui nécessite d’être vide pour pouvoir accueillir…
J’accueille en cabinet beaucoup de femmes épuisées, vidées d’être trop remplies !
En bref, on ne nous a rarement donné la notice d’utilisation de notre corps ! Imaginez-vous avec une voiture, mais pas de notice d’entretien ?
C’est à ces questions que le Yang Sheng de la Femme cherche à répondre…
Les principes du qi gong au féminin
Pour soutenir l'énergie féminine, le qi gong doit prendre en compte les spécificités cycliques des femmes et s'adapter à leurs besoins particuliers, notamment en fonction de leur cycle menstruel.
Ainsi, on privilégiera les pratiques douces, lentes ou uniquement des postures statiques pendant la période menstruelle, pour reprendre des mouvements plus dynamiques avec la croissance du nouveau cycle.
J'ai à cœur de partager avec vous des outils simples et efficaces pour comprendre vos besoins spécifiques et prendre soin de vous au quotidien. Loin d'être un système fermé, le qi gong de la femme est pour moi un moyen de remettre de l'espace dans nos vies de femmes débordées, pour acquérir autonomie, puissance et liberté !
Les objectifs
On voit donc ainsi se dessiner les grands principes de la pratique du qi gong au féminin :
Renforcer le Dan tian médian et ouvrir la cage thoracique
Vous êtes sujette à des pertes de vitalité importantes dues à un déséquilibre émotionnel ? Vous avez tendance à la tristesse et à la déprime saisonnière ? Alors les mobilisations et les ouvertures de la cage thoracique sont très importantes : y mettre de l’espace, libérer le souffle, être douce et attentive pour tonifier cette zone.
Masser régulièrement les seins et le point Dan Zhong (sur le sternum, entre les seins) pourra également vous aider.
Régulation émotionnelle
Apprendre à mieux gérer et réguler nos émotions est un challenge pour les femmes, ce qui ne veut pas dire devenir insensible ! La méditation, la posture statique, les marches et le qi gong des sons pourront vous aider.
Mobiliser le bas du corps
Cette zone est sujette à la stagnation et on cherchera donc des pratiques qui activent la circulation du Qi, du sang et de la lymphe dans la zone des jambes, du bassin et du ventre.
Nourrir le Jing et le Sang
On utilise la stimulation des méridiens extraordinaires (Ren Mai,Yin Wei Mai, Chong Mai et Dai mai) et des points spécifiques.
Les mouvements qui stimulent le Chong Mai (canal central) permettent de renforcer le sang. Le Xi Shui Jing (pratique pour nourrir les moelles) ou la "danse du dragon" jouent également ce rôle, que peut venir compléter la diététique chinoise.
Cultiver le Yin
Eh oui, ne rien faire ! Juste trouver des moments pour s’abandonner complètement, s’allonger, se déposer sur la terre et se laisser aller complètement, ce qui permet une profonde régénération. Relaxation, lenteur, méditation, mais aussi tonification du vaisseau conception Ren Mai, grand réservoir du yin.
Les méridiens importants dans le qi gong de la femme

Les méridiens les plus importants pour les femmes sont ceux qui vont avoir une action importante sur le Dan tian médian et ceux qui renforcent le sang.
- Ren Mai, le vaisseau conception, qui court sur la ligne médiane du tronc, du périnée jusque sous les lèvres. Il a un impact très important sur la zone de la poitrine et du plexus cardiaque. Ce "merveilleux vaisseau" est également un réservoir de yin et est très impliqué dans le cycle féminin et la grossesse, pendant laquelle il se colore d'ailleurs en brun sur le ventre, du fait de son activité accrue.
- Le méridien du Maître du Cœur a un rôle calmant et rafraîchissant. Il impacte lui aussi la zone de la poitrine et est relié au Dan Zhong (point au centre de la poitrine). Il joue également un rôle majeur dans la régulation et la circulation du sang et pour pacifier les émotions.
- Chong Mai, le canal central, traverse le tronc en son centre, du périnée jusqu'au sommet du crâne, irrigue l'utérus et les trois Dan tian. Il joue un rôle très important pour nourrir le sang.
- Dai mai, véritable ceinture horizontale, soutient l'abdomen, régule la sphère digestive et renforce les reins. Il est très important chez les femmes, notamment pendant la grossesse et la période de la ménopause.
Ma vision du Qi Gong de la Femme
Au fur et à mesure de ces 25 années de pratique personnelle, d'enseignement et d’accompagnement en cabinet, j'ai affiné ma vision du qi gong de la femme et cherché les meilleurs outils pour cultiver notre énergie au féminin. Je les partage aujourd’hui avec des femmes de tout âge dans des cours en ligne, en présentiel ou en stages. Un bon moyen d’accompagner les grandes transitions de la vie des femmes, comme la ménopause ou la maternité, la régulation du cycle et du syndrome prémenstruel, et surtout de partager la joie d’être femme !
Aux origines du qi gong de la femme
Le qi gong de la Femme prend ses racines dans les pratiques méditatives et monastiques de l'Antiquité, où était pratiquée l'alchimie interne Nudan (ou transformation spirituelle). Mais aussi dans les connaissances ancestrales de la médecine chinoise où de nombreux textes étaient consacrés aux "maladies de la femme", à l'accompagnement de la grossesse, de l'accouchement, de la fertilité…
Les femmes et la lune
La Lune est notre alliée et la grande régulatrice de nos cycles. D'ailleurs, quand une femme ne va pas bien, ne dit-on pas qu'elle est "mal lunée" ?
"Les lunes" est un nom ancien pour désigner les règles, dont le rythme se cale sur celui de l’astre nocturne. Mais au-delà de cet aspect menstruel, se connecter à la puissance et au symbolisme lunaire permet à la femme de se reconnecter à sa nature profonde.
Nourrir l'utérus
Notre utérus est un creuset alchimique de transformation. Au-delà de la possibilité de concevoir, l'utérus symbolise notre puissance créatrice au cœur du Yin. L’utérus est considéré comme une porte sacrée, une voie entre notre monde et le monde invisible, entre la vie et la mort. On peut l’emprunter pour la naissance, mais aussi pour l’initiation et le contact avec l’au-delà de notre réalité.
Le qi gong de la femme et la ménopause
La ménopause est une période de transition et, en Occident, on se concentre souvent sur ses symptômes désagréables. En revanche, la vision orientale, notamment chinoise, voit la ménopause comme un "second printemps", une transformation vers plus de sagesse et de détachement.
D'un point de vue de la médecine chinoise, la ménopause entraîne un déséquilibre entre le yin et le yang. Cela se traduit par des symptômes comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et l'insomnie. Ces symptômes sont exacerbés par des facteurs émotionnels et le stress, qui causent une stagnation du Qi (énergie vitale).
Des pratiques comme le qi gong de la femme et une hygiène de vie et diététique adaptées permettent de vivre positivement cette période de transition vers plus de sagesse et de sérénité.