Qi Gong
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Le qi gong chamanique

Un tambour chamanique en peau de bête
Écrit par
Maëlla Caro
Maëlla Caro
Publié le
July 19, 2025

Repères historiques

Le chamanisme chinois Wu

Le terme Wu peut être traduit par chaman. Et le mot chaman vient du mandchou, une langue aujourd'hui pratiquement éteinte, anciennement parlée en Mandchourie et en Chine.

Le chaman est celui qui sait s'aligner sur l'énergie universelle, observer les rythmes de la nature, extrapoler les connexions entre le monde naturel et le corps physiologique, travailler avec les esprits (Shen) pour ramener l'harmonie et la santé. Les chamans étaient donc les premiers thérapeutes, intermédiaires entre notre monde et le cosmos.

Ces traditions chamaniques se retrouvent sur tous les continents. En Chine, elles ont infusé toute la culture chinoise et la médecine traditionnelle depuis des millénaires.

Et le livre fondateur de la médecine chinoise, le Huangdi Neijing, ou "Classique interne de l'Empereur Jaune", datant des Han (-206 à 220), laisse transparaître cela, contenant de nombreux passages concernant le traitement des esprits, ou organisant les traitements avec les changements saisonniers. 

Jusqu'à aujourd'hui, on utilise dans la médecine chinoise et l'acupuncture les symboles du Yin/yang ou des 5 éléments, qui nous connectent directement avec les lois du cosmos.

l'idéogramme ancien Wu signifiant chamane
Idéogramme ancien Wu, symbole des 4 directions

Caractère ancien Wu

Le caractère ancien pour Wu décrit les 4 directions (nord, sud, est, ouest) et était utilisé par les anciens chamans qui le peignaient au centre de leur corps. Ceci leur permettant alors de s'aligner sur les 4 directions de l'espace et de se connecter avec la voie universelle.

À travers leurs rituels, les chamans développent le pouvoir d'être les intermédiaires entre le monde humain et les dimensions cachées des esprits et du surnaturel. Ce sont des êtres éveillés, ayant développé la clarté spirituelle (Shenming).

Caractère actuel Wu 巫

On y retrouve l'axe vertical reliant le ciel et la terre, ainsi que deux êtres humains, qui symbolisent la capacité du chaman à être "autre" et à canaliser les forces du vivant en modifiant son niveau de conscience.

Le qi gong cherche l'harmonie du ciel et de la terre, en nous reliant aux éléments (bois, feu, terre, métal et eau) ou en utilisant les énergies des animaux ou des arbres. En ce sens, il puise ses racines au plus profond de la tradition chamanique chinoise.

Le qi gong chamanique

Les pra­tiques cha­ma­niques chi­noises (Wu 巫 avaient pour objec­tif la connexion avec les éner­gies uni­ver­selles du ciel, de la terre et de l’hu­ma­ni­té. En culti­vant la cir­cu­la­tion de l’éner­gie interne, le qi gong chamanique poursuit un objectif de santé, mais également l’at­teinte de l’illumination ou éveil spirituel.

Le peuple Wu, comme tous les anciens peuples, vénérait la terre, les élé­ments, les ani­maux et l’éner­gie de vie qui anime tous les êtres vivants. Cher­chant à s’al­lier les esprits de la nature par leurs rituels. On a des traces écrites depuis au moins 2000 ans av. J.-C.

Le qi gong chamanique du mont Emei

Le style du Mont Emei com­bine les tra­di­tions des anciens Wu, du confu­cia­nisme, du daoïsme, de la méde­cine tra­di­tion­nelle chi­noise et des arts mar­tiaux. Tous ces cou­rants sont pro­fon­dé­ment ancrés dans des racines cha­ma­niques et construits sur les prin­cipes du Yi Jing et de la méde­cine chinoise.

Ce style est une pra­tique Fulu, conte­nant cer­tains rituels et méthodes secrètes, simi­laires à celles des Wu et de la tra­di­tion taoïste. Fu 符 signi­fie sym­bole ou talis­man, Lu fait réfé­rence aux pro­phé­ties, incan­ta­tions ou à une amu­lette énergétique.

Comme sou­vent dans le cas de ces lignées anciennes de qi gong cha­ma­nique, le style du mont Emei inclut l’u­sage de Fu 符 (talis­mans), Jue 訣 (man­tras), Yin 印 (Mudras), des visua­li­sa­tions et la recherche de connexion aux éner­gies uni­ver­selles.

Dans l’école Emei, toutes les pratiques commencent par Dou (se secouer). Cette pratique qui s'apparente aux danses des anciens chamans, permet de s'éveiller à la vibration universelle, de stimuler la circulation de l'énergie dans les méridiens et les portes d'énergie, et de renforcer la conscience du corps.

Rythmée comme la musique des tambours, cette « danse interne » permet d'accéder à notre puissante « médecine interne » : la vibration énergétique correcte pour se soigner ou s'éveiller spirituellement.

Les spécificités préservées par l’école Emei

  • Les Fu sont des dia­grammes, sym­boles ou carac­tères chi­nois qui véhi­culent une éner­gie. Ils sont uti­li­sés pour cana­li­ser l’éner­gie vitale et créer un champ éner­gé­tique har­mo­nieux de soin ou de vie.
  • Les Jue sont des sons ou syl­labes spé­ci­fiques (man­tras), uti­li­sés pour entrer en réso­nance avec le Qi uni­ver­sel ou faire cir­cu­ler le Qi dans le réseau éner­gé­tique interne grâce aux vibra­tions pro­duites par la voix.
  • Les Yin sont des posi­tions anciennes des mains et des doigts (mudras), uti­li­sées pour se connec­ter avec les éner­gies de l’univers et nous relier à l’an­cienne sagesse uni­ver­selle, tou­jours pré­sente dans le corps humain.

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