Qi Gong
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Le qi gong de la femme pour nourrir l'utérus

Une jeune femme assise avec une main sur le coeur et l'autre sur l'utérus
Écrit par
Maëlla Caro
Maëlla Caro
Publié le
July 20, 2025

Organe majeur de la fémi­ni­té, l'utérus réunit aus­si les trompes et les ovaires en éner­gé­tique chi­noise. Il est res­pon­sable des règles, mais aus­si de la fer­ti­li­té, de la concep­tion, de la gros­sesse et de l’accouchement. Il emma­ga­sine le sang qui, chez la femme, domine la physiologie.

La vision chinoise

Du point de vue de l'éner­gé­tique chi­noise, « uté­rus » se dit « Bao Gong » : palais du bébé et aus­si « Xue Zang » : organe du sang. Corne d'abondance tour­née vers le sol, l’utérus est pla­cé au centre du bas­sin et puise l'éner­gie nour­ri­cière de la Terre.

« Entraille extra­or­di­naire », il allie la spé­ci­fi­ci­té d'un organe yang (fonc­tion d'évacuation du bébé et du sang) et le rôle d'un organe yin (sto­ckage du sang et nour­ri­ture du fœtus).

Cor­res­pon­dant au dantian inférieur, Bao concerne l’homme et la femme (chez l’homme, c’est la « chambre du sperme »). De cette zone partent les « mer­veilleux vais­seaux » :

  • L'utérus est lié à l'avant au Ren Mai (vais­seau conception), qui dis­tri­bue les éner­gies yin, et à l’arrière au Du Mai (vais­seau gou­ver­neur), qui gou­verne les éner­gies yang.
  • Il est aus­si en lien au centre avec le Chong Mai, « Vais­seau d’assaut » qui pro­pulse l'énergie vers la gorge, en dif­fu­sant l‘énergie ances­trale et sexuelle.
  • L’utérus est relié au rein par le méri­dien de l’utérus (Bao Luo) et au cœur par le vais­seau de l’utérus (Bao Mai). Son état éner­gé­tique dépend donc de la qua­li­té de l’essence du rein et du sang du cœur.
  • Le rein est aus­si la source du feu (Feu de Ming Men) en rela­tion avec le Qi originel (Yuan Qi).  Le feu est donc pri­mor­dial pour le fonc­tion­ne­ment de l’utérus : il équi­libre les influences yin et rend la concep­tion pos­sible. S’il est trop faible, le froid dans l’utérus entraîne sté­ri­li­té, dys­mé­nor­rhées, perte de désir, endométriose et kystes. S’il est exces­sif, on risque fausses couches, sai­gne­ments trop abon­dants ou stérilité.

L’utérus émotionnel

Cette double spé­ci­fi­ci­té de sto­ckage et d’évacuation de l’utérus lui per­met à la fois de conte­nir (des mémoires émo­tion­nelles comme le foie ou le rein) et de nettoyer (le « mau­vais sang », mémoires, émo­tions négatives…).

L’utérus conserve ain­si l’empreinte des chocs émo­tion­nels qui peuvent se tra­duire en patho­lo­gie. Tout ce qui est vécu affec­ti­ve­ment, et plus par­ti­cu­liè­re­ment sexuellement, peut le per­tur­ber (sto­ckage : fibrome, endométriose ou rejet : hémor­ra­gies). Net­toyer l’utérus de ses mémoires émo­tion­nelles per­met de récu­pé­rer beau­coup d’énergie.

D’un point de vue symbolique :

L’utérus est consi­dé­ré comme une porte sacrée, une voie entre notre monde et le monde invi­sible, entre la vie et la mort. On l’emprunte pour la nais­sance, mais aus­si pour l’initiation et le contact avec l’au-delà de notre réa­li­té. Par l’utérus se crée aus­si le lien avec les géné­ra­tions pas­sées.

Dans le cha­ma­nisme, de nom­breuses pra­tiques rituelles sont en rela­tion avec l’utérus et les mens­trua­tions. (Offrande du sang, res­pi­ra­tion dans l’organe, chants, danses, retraites en dehors de la communauté se sont mises en place sui­vant les cultures et les époques.)

Au-delà de l’utérus, le bas­sin est le creu­set où se cultive l’énergie, (pel­vis signi­fie d’ailleurs « chau­dron »).

Le péri­née garde l’entrée vers le vagin et l’utérus. Appe­lé « muscle des ancêtres » en chi­nois, c’est le lieu où se cris­tal­lise la mémoire de nos origines.

Dans notre culture occi­den­tale, il existe de nom­breux tabous autour de cette zone (« nerfs hon­teux », « veines et artères hon­teuses ») qui révèlent le poids sym­bo­lique de cette région, sa charge incons­ciente. Zone concer­née par la géni­ta­li­té et la sexua­li­té, elle fait l’objet de nom­breux rituels et trans­mis­sions mère/fille dans les socié­tés pri­mi­tives, mais est tris­te­ment igno­rée et exclue de tout geste édu­ca­tif dans notre culture.

Naître femme offre la chance d’expérimenter cette voie de pas­sage, d’accueil et d’évacuation. Il est donc impor­tant d’apprendre, par la conscience et la sen­sua­li­té, à créer une rela­tion forte avec son péri­née et son utérus.

L’utérus repré­sente éga­le­ment la capa­ci­té à créer, à don­ner vie. Son mau­vais fonc­tion­ne­ment tra­duit sou­vent une dif­fi­cul­té à don­ner nais­sance à sa propre créa­ti­vi­té, donc à soi et à la vie qu’on désire.

Le qi gong de la femme pour prendre soin de son utérus

Voici quelques principes, non exhaustifs, que je développe dans mes cours de qi gong de la femme.

  • Globalement, on cherchera à amener de la chaleur et du mouvement dans l'utérus, par des mobilisations douces du bassin et du ventre
  • Les automassages du ventre sont également recommandés pour venir activer la zone, ainsi que des mudrâs spécifiques.
  • Attention toutefois, pendant les règles et la grossesse, on évite toute focalisation sur la zone !
  • Il existe un lien très fort entre l'utérus et le cœur, que l'on peut soutenir par des mouvements doux de montée et descente, ainsi que par des méditations dédiées.
  • On renforce également les reins, qui soutiennent les processus de transformation de l'utérus.
  • Les pratiques de Qi Gong avec les jambes jointes et serrées renforcent le périnée et les méridiens yin des jambes (rate, foie, rein).
  • Enfin, en vous reliant à l'énergie de la Lune, vous pourrez venir nourrir l'énergie de votre utérus en renouant avec votre rythme cyclique.

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