La diététique chinoise :
Elle s’inscrit dans le concept plus large de l’énergétique orientale. Ainsi, la nourriture est un des moyens d’harmoniser et de renforcer son énergie, au même titre que le Qi Gong ou l’acupuncture. On raisonne donc toujours en terme d’équilibre du Yin et du Yang, et d’harmonisation des 5 éléments. Avec les arts énergétiques et la Médecine Traditionnelle Chinoise, la nourriture est un des principaux moyens pour recharger son énergie et sa vitalité.
D’où l’idée qu’il n’y a pas une façon correcte de se nourrir, mais que chacun doit adapter sa cuisine à son état énergétique et ses besoins, qui peuvent deplus varier avec le mode de vie, l’âge ou la saison…
Des conseils adaptés à votre nature pourront vous être donnés par un thérapeute, après un bilan énergétique global.
Principes de base de la diététique chinoise :
- Les deux organes principaux de la digestion sont la Rate et l’Estomac. On considère que l’Estomac, qui reçoit les aliments, va devoir les » cuire « , les chauffer pour les amener à la température du corps, pour que celui-ci puisse ensuite les assimiler. Il va donc lui falloir une certaine énergie : le » feu digestif « , pour cette cuisine, énergie qui sera envoyée par son complice la Rate. Si notre énergie est abondante, la digestion sera facile, mais si notre énergie est déjà faible, nous irons puiser dans la batterie de nos Reins. D’où le paradoxe : manger pour récupérer de l’énergie nous épuise. Ce qui explique la fatigue après les repas, ou la sensation de froid, qui marquent une énergie défaillante de la Rate et des Reins. Plus on est fatigué, et plus on aura donc intérêt à manger chaud ! Et à éviter les aliments de nature froide et humidifiante.
- Second principe, pour que la transformation des aliments soit efficace, il faut que l’Estomac ne soit pas rempli, mais qu’il subsiste une zone de « vide », afin que les parties » subtiles » des aliments puissent être extraites. En effet, au-delà des nutriments des aliments, nous extrayions aussi l’énergie des aliments, qui doit être de bonne qualité.
- Un aliment peut se caractériser par son Jing (sa vitalité), qui va décroître avec le temps de transport, les coupures pour les légumes, l’oxydation de l’air…La cuisine diététique chinoise privilégiera donc toujours les aliments les plus frais et sains possible.
- Enfin, toujours selon les principes de l’énergétique chinoise, les saveurs (acide, amer, douce, piquante, salée) vont avoir une action sur nos organes, nous devons donc équilibrer ces saveurs, tout excès de l’une va avoir des conséquences sur un organe.
- La nature des aliments : On classifie les aliments selon l’effet thermique qu’ils produisent sur l’organisme. Froid, frais, neutre, tiède, chaud. Si l’on est de nature Yang, avec une tendance à avoir toujours chaud on privilégiera les aliments de nature neutre et fraîche et on évitera les aliments chauds. Si l’on est plutôt frileux, tendance Yin, on choisira les aliments tièdes et neutres et on évitera les aliments froids. D’autre part, en hiver on privilégiera les aliments tièdes et neutres, et en été les aliments frais et neutres.
- Les cinq saveurs : Chaque saveur est associée à un élément et un organe : consommée modérément elle tonifie l’organe associé, en excès elle le blesse.
L’acide est astringent, il contracte et est associé au Bois et au Foie.
L’amer est asséchant et rafraîchissant . Il nourrit le Cœur. En excès, il assèche et blesse les os.
Le doux est relaxant, et calmant. Il nourrit la Rate. En excès il la blesse et fragilise les Reins.
Le piquant est dispersant. Il fait circuler le Qi et le Sang. Il tonifie le Poumon. En excès, il le blesse et et affaiblit le Jing, la vitalité.
Le salé ramolli, assouplit. Il tonifie les Reins, en excès il blesse les Reins, le Cœur et la Rate.
De bonnes habitudes diététiques :
- Nous consommons généralement trop de sucre et de sel, voire trop d’acide. Rajouter de l’amer et du piquant pour équilibrer les 5 saveurs.
- Limiter la consommation d’aliments froids, voire glacés.
- Limiter les éléments humidifiants.
- Limiter les viandes, graisses et produits laitiers de vache.
- Limiter les aliments raffinés. Plus ils sont transformés, plus ils ont perdu leur Jing.
- Adapter sa diététique au rythme des saisons :
Printemps : il faut préférer la saveur douce et limiter la saveur acide, pour ne pas blesser le Foie et soutenir la Rate.
Eté : les fonctions digestives faiblissent, il faut éviter les aliments piquants et secs, manger léger, éviter le gras et les aliments trop riches, consommer davantage de fruits et de végétaux, pour compenser les pertes de liquides dues à la chaleur.
Automne : dès que le temps se refroidit, on évite les aliments froids, on boit chaud pour limiter les risques d’accumulation d’humidité.
Hiver : c’est la période où l’énergie est la plus intériorisée, où l’on va plus accumuler, stocker, restaurer l’énergie. On évite les aliments froids, on cuisine les aliments toniques, et riches en Jing. Les graines, les légumineuses, les fruits secs.
Pratiquez la Diététique du Dao, au même titre que le Qi Gong ou les arts martiaux !
Loin d’un régime austère et rigoriste, on cherche à éviter les extrêmes : ni trop, ni trop peu. On cherche à équilibrer les 5 saveurs, mais aussi les 5 couleurs et les 5 textures, pour nourrir les 5 organes principaux : Cœur, Rein, Rate, Foie, Poumon.
Se nourrir devient ainsi une façon d’entrer en résonnance avec la Nature et l’énergie du Monde.
Bon appétit !
Bibliographie :
Cet article prend ses sources dans :
- La santé vient en mangeant par Pierre-Henri Meunier, PHM éditions
- La Diététique du Tao , de Philippe Sionneau & Pierre Zagoski, Guy Trédaniel éditeur